Le dilemme de la justice et de l’amour

Le conflit entre la justice de Dieu et son amour, une réalité que Dieu seul peut résoudre

Imaginez un juge qui siégeant au tribunal voit arriver son propre fils comme accusé. Le procureur démontre avec justesse et exactitude, par un exposé précis et sans zone d’ombre la culpabilité de l’accusé, ne laissant aucun doute sur l’issue de la sentence qui doit être la peine capitale. L’accusé lui-même reconnait, avoue sa faute et confesse son délit, plaidant coupable sans aucune circonstance atténuante. Il est attendu qu’un juge soit impartial et ne regarder qu’aux faits et qu’il juge selon la loi. Comment ce père peut-il condamner son propre fils à un jugement sans appel et prononcer contre celui qu’il aime la sentence de la peine capitale ?
C’est là tout le dilemme de l’équilibre entre la justice et l’amour de Dieu.
La culpabilité de l’homme, de l’humanité a été confessée (Genèse 3.12) par celui qui le premier à transgresser la loi, l’ordre de Dieu en désobéissant à la seule interdiction, celle de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tout en connaissant d’avance les conséquences en cas de désobéissance (Genèse 2.17).
Dieu est aussi juste (Daniel 9.14), sa justice l’amène à condamner le pécheur et donc à condamner l’humanité tout entière « Car tous ont péché » (Romains 3.23 et Romains 5.12).
Dieu est aussi amour nous dit l’apôtre Jean dans son évangile (Jean 4.8 et 16) et cet amour l’amène à vouloir nous pardonner nos offenses, comme des parents peuvent le faire pour leurs enfants sans même une punition.
Comment Dieu peut Il rester parfaitement juste sans condamner le coupable ? Comme peut Il répondre à son amour immense pour le coupable qu’Il désire pardonner, sans acquitter ?
C’est là tout le dilemme que Dieu seul pouvait résoudre, satisfaire à la fois son amour et sa justice, sans compromis. Si Dieu pardonnait sans condamnation, Il deviendrait un mauvais juge, à l’inverse, s’Il condamnait l’humanité à cause du péché, son amour s’en retrouverai ternis.


2. La justification par la foi, un don gratuit que Dieu nous offre

En considérant le verset 24 du chapitre 3 de l’épitre aux Romains « ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. » le texte nous interpelle par trois mots, « gratuitement », « grâce » et « justifié ».
Le terme justifié fait référence à notre histoire du départ et dans ce verset il fait aussi référence à ce terme légal où dans un tribunal l’accusé est déclaré juste par le juge qui ne trouve rien à lui reprocher, permettant ainsi sa restauration dans sa dignité et légalement comme non-coupable.
Pour être gratuitement justifié, il faut que la culpabilité soit au préalable défini et que la condamnation, la sentence de justice soit appliquée à quelqu’un d’autre à la place du coupable. Pour comprendre le principe, sans en être rien comparable au problème de l’humanité ici traité, l’exemple d’une contravention pour excès de vitesse justement constatée et établie par un radar automatique peut être réglée au niveau de l’amende ainsi qu’au retrait des points à une autre personne que le conducteur auteur du délit. Dans ce cas le coupable sera gratuitement justifié car une autre personne qui aura à sa place payer le prix de la contravention.
Gratuitement justifié par sa grâce, car nous n’avons rien à faire, sinon de reconnaitre notre culpabilité et de recevoir la justification à cause de l’oeuvre que Jésus-Christ a accomplie pour nous en donnant sa vie sur la Croix à Golgotha.


Le prix du rachat nous restaure dans notre communion avec Dieu

Racheter ou acheter de nouveau, c’est payé pour ce qui devrait déjà être à nous. Nous sommes des créatures de Dieu, nous lui appartenons, pourtant à cause de notre culpabilité nous sommes séparés de Lui. Pour cela Jésus nous rachète à Dieu en payant le prix fort de son sacrifice. Ce rachat ou rédemption est un terme légal de l’Ancienne Alliance qui signifiait que la rançon était payée. Nous en avons comme illustration le peuple d’Israël sortant de l’esclavage de l’Egypte au prix de la mort des premiers nés ou du sacrifice d’un agneau. Aussi avec Ruth, femme étrangère, veuve et pauvre, qui se
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retrouve femme d’un notable, sa vie, son statut sont changés car elle s’est attachée au seul vrai Dieu (Ruth 1.16).
Le prix de notre rachat est immense, il est l’offrande volontaire du juste pour des injustes, Dieu s’offrant en la personne de Jésus pour sauver ses créatures perdues. Nous n’accepterions pas volontairement la condamnation d’un juste pour un coupable, et pourtant Dieu le fait, payant le prix réclamé par sa justice tout en révélant l’immensité de son amour.
Jésus parfaitement Dieu et parfaitement homme, à l’exception du péché, paie le prix de notre culpabilité sur la Croix, Il devient péché portant ainsi notre désobéissance et devenant parfaitement semblable à nous, il y a à ce moment un déchirement, difficilement explicable, au niveau de la Trinité divine, Dieu le Père se détourne de son Fils devenu péché à notre place. (2Corinthiens 5.21)
Le résultat pour nous est extraordinaire, Dieu le Père ne nous regarde plus comme des coupables, mais comme des justes, comme son Fils est juste, nous devenons juste. Le mur de séparation, qui nous séparait de Dieu a été brisé, nous sommes restaurés et nous pouvons librement jouir de notre communion avec le Père (Hébreux 10.19,22). Comme Ruth notre vie est changée, nous devenons fils du Roi, de dominé par le péché et la mort, Dieu nous accorde la vie éternelle dans sa présence bienveillante.


L’expiation moyen nécessaire pour notre rédemption

a) Comment payé le prix de notre rachat

« C’est lui que Dieu a destiné à être par son sang pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience » (Romains 3.25). L’expiation ou la propitiation signifiant la même chose est un sacrifice à cause de la culpabilité. Le sacrifice vient payer à la place du coupable, rendant ainsi le coupable propice devant le juge. Jésus le juste mourant à notre place, c’est le sens de l’expiation de Romains 3.25. Il y a
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substitution entre Lui et nous, devenant péché à notre place, nos pouvons devenir justice de Dieu à sa place, Il est la victime qui expie à notre place, nous rendant propice aux yeux de Dieu.
Jésus devient donc le moyen d’expiation que Dieu utilise pour nous justifier.

b) Le sacrifice animal insuffisant devait être répété chaque année.

Même le souverain sacrificateur ne devait pas rentrer dans le lieu très saint du tabernacle puis du temple, car c’est là où se trouvait la présence de Dieu. Il devait offrir pour lui-même puis pour le peuple des sacrifices. Les deux boucs nous parlent de la mort conséquence du péché qui tombe sur le premier, et du second qui prend le péché sur lui et qui l’emmène dans le désert loin du peuple coupable. Cette expiation devait se faire chaque année montrant par là même que le sacrifice d’animaux est insuffisant pour couvrir complètement le péché de l’homme comme le montre Lévitique 16.

c) L’alliance de Dieu avec les hommes

L’arche de l’alliance, symbole visible de l’alliance que Dieu avait faite avec son peuple recevait sur son couvercle appelé le « propitiatoire » le sang de la victime expiatoire. Ce couvercle était dominé par deux chérubins, regardant le sang offert et couvrant de leurs ailes l’humanité ainsi symbolisé. Le propitiatoire recevant le sang de l’expiation, deux mots très proches qui apportent aussi la notion de la miséricorde, de la main de Dieu tendue vers ses créatures (Hébreux 9.5).


Une discussion sur la nécessité de la foi (Romains 3.25)

La foi du grec pistis, peut aussi être traduit par confiance. C’est parce que l’homme ou la femme place sa confiance en Dieu, qui a offert le sacrifice parfait et qui n’a pas besoin d’être réoffert, mais offert une seule fois pour couvrir le péché et la misère de l’humanité et de chaque être humain individuellement. Ce sacrifice permet de restaurer la communion entre l’homme et Dieu, ainsi l’individu peut accéder au salut. Même la foi est une grâce, un don immérité que Dieu fait par amour
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pour sa créature, Il donne de pouvoir saisir le salut, le sacrifice, le rachat et de recevoir la justification. Hébreux 11.6 nous que la foi va plus loin que de croire simplement à l’existence de Dieu, il faut aussi croire que par la foi Dieu nous accorde le salut et ainsi par la foi nous devenons agréables à Dieu, réconcilier avec Lui, nous permettant de retrouver la communion perdue en Eden par la désobéissance du premier homme.


Liste de références
1. F.F. BRUCE. 2009. L’épître aux Romains. Global University France. ITB, 33850 Léognan.
2. William F. LASLEY. 2009. Rév. GU-France – 2018. Manuel d’étude. Une étude des épîtres aux Galates et aux Romains. Global University France. Springfield, Missouri, USA.
3. André THOMAS-BRES. Révisé et amplifié par Thibaud LAVIGNE. 2021. Nouvelle Bible Commentée. Epître de Paul aux Romains. Association Viens et Vois. 69290 Grézieu la Varenne.
4. La Sainte Bible. 2014. Nouvelle Edition de Genève 1979. Société Biblique de Genève.


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