La table du Seigneur – la sainte cène

Les textes bibliques concernant le repas du Seigneur

Les textes qui concernent le partage du pain et du vin que l’on appelle la sainte Cène, la Cène, la communion ou pour certaines confessions l’eucharistie (avec une différence notoire et d’importance sur ce dernier terme) sont assez peu nombreux.

Les textes complets sont en fin de document (avec quelques annotations), et en voici la liste

Après la lecture de ces différents passages voici ce que nous pouvons dire sur la Sainte Cène.

Le texte de Luc 22.14,23 reste un des plus complet et riche d’enseignements sur l’institution par Jésus de ce que l’on appelle communément la Sainte Cène.

Premièrement car le texte indique le contexte historique de cette institution, la Pâque juive et nous y reviendrons en détail.

Deuxièmement par la portée spirituelle de ce repas, depuis son institution jusqu’au Ciel (Luc 22.18) lors des Noces de l’Agneau (Apocalypse 19.7,9).

Troisièmement par la manière dont se célèbre le repas, en commençant par rendre grâces à Dieu, par rompre le pain et puis en partageant la coupe.

Quatrièmement le pain symbole du corps de Jésus offert et le vin symbole de son sang qui sera versé sur la Croix.

Cinquièmement le but de se rappeler, de se souvenir de l’œuvre de Jésus « faites ceci en mémoire de moi ».

Enfin l’état de notre cœur et la manière dont nous devons prendre ce repas qui peut être soit une bénédiction soit une condamnation comme ce fut le cas pour Judas (Luc 22.21,22).

Les différents noms

  • Le repas du Seigneur (1Corinthiens 11.20) car c’est Jésus lui-même qui est l’hôte et qui nous invite à ce repas.
  • La table du Seigneur (1Corinthiens 10.21) qui fait penser à ce Psaume 23.5 « Tu dresses devant moi une table, En face de mes adversaires », qui plus largement nous parle de la délivrance et de la délivrance du péché par l’œuvre accomplie par Jésus à la Croix.
  • La communion (1Corinthiens 10.16) car ce repas relie entre eux les différents participants et les relient ensemble au Christ.

Nous utilisons parfois le mot cène, qui vient du latin cena qui signifie diner et nous ajoutons le qualificatif de sainte, pour parler du saint repas, de la sainte cène.

Certains l’appelle eucharistie qui signifie ‘’actions de grâces’’ mais nulle part, la Bible ne le nomme ainsi.

L’arrière-plan culturel

Luc 22.14,15, nous dit sans ambiguïté que c’est lors de la célébration de la Pâque juive, le moment choisi par Jésus pour instituer ce repas particulier. Ce choix n’est pas anodin car la Pâque rappelle et commémore la sortie du peuple d’Israël de l’esclavage de l’Egypte et du sacrifice de l’agneau dont le sang couvre les portes des habitations sauvant ainsi les premiers-nés des hébreux quand l’ange passe accomplir le châtiment de Dieu sur l’Egypte.

La Pâque nous parle du sacrifice expiatoire, du sacrifice à la place du premier né et aussi de la sortie d’Egypte, de la délivrance de l’esclavage.

Le mot Pâque signifie passer outre, et elle symbolise parfaitement l’œuvre de Christ sur la Croix, ou la colère de Dieu quant à notre péché passe outre, car la justice de Dieu est accomplie en la mort de Jésus.

Le contexte particulier de son institution

La dernière Pâque de Jésus avec les 12 apôtres, où Il va célébrer cette fête pour la dernière fois avant de mourir sur la Croix, ce repas est institué par Lui avant la Croix, avant sa mort et son rapport avec la Pâque juive est sans conteste. Le repas du Seigneur nous parle bien du sacrifice de l’Agneau de Dieu, de Jésus, qui meurt à notre place à cause de notre péché et de notre séparation d’avec Dieu, de la délivrance de l’esclavage du péché mais aussi de la marche dans le désert jusqu’au pays promis, qui pour nous est le Ciel, le Royaume de Dieu où nous célébrerons à nouveau la Pâque avec Jésus.

Notons que les apôtres qui ont participé à ce premier repas n’étaient pas baptisés du baptême chrétien, qui se donne au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, puisque Jésus ne l’avait pas encore ordonné et qu’Il n’était pas encore mort sur la Croix.

Ce qu’il n’est pas

Il faut faire la différence entre la Paque juive et les Pâques dites chrétiennes. La première rappelle la mort de l’agneau qui satisfait la justice de Dieu qui passe outre la condamnation des premiers-nés, cependant la seconde célèbre la résurrection du Christ le troisième jour.

Trois doctrines principales avec des différences importantes concernent ce repas.

La transsubstantiation, cette doctrine de l’église catholique romaine et aussi de l’église orthodoxe (avec quelques différences) indique que le pain et le vin deviennent réellement le corps et le sang de Jésus dans leur essence, dans leur nature, même si d’aspect ils restent ce qu’ils sont. Le pain n’est plus du pain et le vin n’est plus du vin. Aucun texte de la Bible n’exprime cela. Et c’est une des grandes différences entre la messe catholique et le culte protestant. Nous ne devrions pas participer à cette eucharistie car dans la théologie catholique romaine, le prêtre offre à nouveau le sacrifice pour le pardon des péchés, alors que la Bible nous dit dans Hébreux 10.10,14 : « C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes. Et tandis que tout sacrificateur fait chaque jour le service et offre souvent les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais ôter les péchés, lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu ; il attend désormais que ses ennemis soient devenus son marchepied. Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. ». Croire en cette doctrine et y participer c’est crucifier Christ à nouveau. L’église catholique romaine s’appuie sur Jean chapitre 6 pour dire que le pain est le corps physique de Christ et le vin réellement sont sang, en allant jusqu’à parler de la présence réelle de Christ dans les éléments. Aussi choquante que cette doctrine puisse être, elle est malheureusement célébrée dans ces communautés.

La consubstantiation, cette doctrine de Martin Luther, indique que le pain et le vin restent du pain et du vin, mais que le corps et le sang de Jésus leurs sont associés durant le partage. Là encore rien ne permet de l’affirmer dans la Bible, et l’idée de manger de la chair et du sang de Christ reste tout aussi particulier que la doctrine de la transsubstantiation.

Plusieurs confessions chrétiennes font du repas du Seigneur un sacrement, alors que si nous revenons à notre texte de Hébreux 10.10,14, c’est uniquement la mort de Jésus sur la Croix qui permet le pardon des péchés et rien d’autre, et nous recevons ce pardon par la foi en son œuvre expiatrice et par la repentance de nos péchés. Le repas du Seigneur n’est pas le pardon des péchés ou un raccourci vers le Ciel.

 J. C. Ryle (1816 – 1900) nous dit

« Il n’a jamais été destiné à apporter une grâce là où la grâce n’était pas encore présente, ou à accorder le pardon à celui qui n’en bénéficiait pas déjà. »

« Sa finalité n’a certainement jamais été de nous réconcilier avec Dieu, de justifier, ou de convertir. »

« Mais aussi de nouvelles motivations vers une repentance sincère face à son péché, de nouvelles motivations pour une foi vibrante, de nouvelles motivations pour vivre une vie sainte, consacrée, à l’image du Christ. »

Ce qu’il est

Le repas du Seigneur est le souvenir de l’œuvre accomplie par Christ.

Participer au repas du Seigneur nous donne de nous rappeler que nous ne sommes pas là à cause de nos mérites ou parce que nous serions des gens meilleurs que les autres, mais il nous rappelle notre misère, notre péché et le pardon de Dieu qui a couté la vie et les souffrances de la Croix à Jésus.

Ce repas doit rester central au culte chrétien, car la mort de Christ sur la Croix est le centre de la foi chrétienne, il est important et même essentiel, car en partageant ce repas, non seulement nous nous souvenons de ce que nous étions avant mais aussi de ce que l’œuvre de Christ produit en nous. Communiant avec le reste des croyants mais aussi avec le Christ, qui comme le définit à juste titre Jean Calvin, dans ce repas il y a la présence spirituelle de Jésus par la communion en sa mort au Calvaire. Nous partageons du pain et du vin mais aussi spirituellement la présence de Jésus en chacun des croyants.

La manière dont doit être célébré le repas du Seigneur

La double signification de « discerner le corps de Christ »

Participer au repas du Seigneur c’est recevoir de manière spirituelle la présence du Christ en nous (nous sommes en communion avec Lui), d’où l’importance de ce repas et l’importance de ne pas s’en priver, mais de s’y préparer.

Ce terme parle du corps crucifié et offert de Jésus sur la Croix, et nous donne donc de bien réaliser que quand nous prenons ce repas particulier nous communion aux souffrances de Christ et que c’est dans ses souffrances et sa mort sur la Croix que nous recevons le pardon. Nous réalisons aussi ce qu’enseigne la Bible, le corps ressuscité de Jésus n’est plus sur terre mais il est au Ciel auprès du Père (une des raisons pour laquelle le pain et le vin ne peuvent être le corps physique réel de Jésus, car son corps ne peut être qu’à un seul endroit).

Mais il parle aussi de l’église qui est le corps de Christ sur terre actuellement, et l’église ce n’est pas un bâtiment, mais l’ensemble des croyants, de ceux qui ont mis leur vie en règle avec Dieu, de ceux qui ont accepté l’œuvre du pardon de la Croix, de ceux qui se sont repentis de leur péché et qui se sont livrés au Christ.

Dans la Sainte Cène il y a donc une double communion, avec les autres les croyants et avec Christ, et il est bien important de discerner cela quand nous partageons ce repas bien particulier.

Qui peut participer

Celui qui fait partie du corps de Christ qu’est l’église et c’est une des raisons pour laquelle nous avons souvent l’habitude de dire que ce sont ceux qui sont baptisés qui peuvent la prendre. Cela est en partie vrai, mais pas uniquement, c’est une forme de raccourci pour mettre en garde les personnes qui seraient présentes et qui ne comprendraient pas totalement la signification de ce repas.

Si nous discernons le corps de Christ qu’est l’église dans le partage du pain et du vin, nous devons pour être en communion avec ce corps faire partie de l’église du Christ (pas seulement être membre d’une association, ou de venir aux réunions) et cela fait bien sûr référence à la repentance de ses péchés, à la conversion au Christ et à la nouvelle naissance (2Corinthiens 5.17) qui en découle. Le baptême étant l’engagement envers Dieu d’une bonne conscience (1Pierre 3.21), il est la partie visible de ce qui a été énoncé précédemment.

Lors du premier repas les apôtres n’étaient pas baptisés du baptême chrétien, le baptême ne peut donc pas être une condition à la participation, mais le chemin personnel et l’engagement de celui qui y participe est évident.

Là aussi, si nous sommes baptisés, mais sans avoir vécu la repentance, la conversion et la nouvelle naissance ou que nous ne nous sommes pas repentis d’un péché dans notre vie, alors il est préférable de s’abstenir de prendre le repas du Seigneur, car nous ne pouvons pas être dans ce cas en communion avec le reste du corps de Christ qu’est l’église.

D’où l’importance de bien se préparer avant de prendre le repas du Seigneur, afin de le prendre en bonne conscience devant Dieu.

De se préparer avant afin de mettre sa vie en règle avec Jésus, avec les autres membres de l’église, et avec, tant que cela est possible, le reste de l’humanité.

Mise en garde

1Corinthiens 11.27, 30 30 nous met en garde (d’où le conseil aux personnes qui nous visitent de ne pas prendre la Sainte Cène) que celui qui prend ce repas sans discerner le corps de Christ ou de manière indigne c’est-à-dire sans repentance, ne prend pas une bénédiction mais il risque une malédiction sur sa vie.

Agir légèrement vis-à-vis du repas du Seigneur peut attirer sur la personne une malédiction et même la mort, Paul le dit dans ce texte et nous avons aussi l’exemple de Judas qui après avoir pris la Communion avec les autres apôtres et Jésus lui-même, en ayant dans son cœur des pensées de trahison, a terminé sans repentance et en se donnant la mort, allant jusqu’à être appelé le fils de la perdition comme le sera aussi l’antéchrist (Jean 17.12 ; 2Thessaloniciens 2.3).


Textes bibliques complets :

Ce texte de l’Ancien Testament fait référence à la première paque et nous enseigne aussi concernant la Ste Cène, car la paque est une préfiguration du sacrifice de Christ et la sortie de l’esclavage du péché par le sacrifice de la Croix.

Il y a aussi ce texte, mais fait-il réellement allusion au repas du Seigneur ?

Quand Jésus dit « Je suis » il le dit aussi en parlant de la porte, de la lumière.

Quand Il parle d’être le pain de vie en référence à la manne que le peuple d’Israël à manger dans le désert à la sortie d’Egypte ne fait-Il pas plutôt référence à la Parole de Dieu, la Bible qui est une réelle nourriture pour notre âme, sans oublier que jésus est la Parole faite chair.

Quand Il parle de son corps et de son sang ne fait-Il pas plus allusion à la Croix où son corps et son sang seront livrés pour le pardon de nos péchés ?


Crédit photo: Photo de Pavel Danilyuk

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